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1663
En cette fin de septembre 1663 Le Saint-Charles approche des côtes malgaches. Commandé par le capitaine Kergadiou, affrété par le Duc de Meilleraye, le Saint-Charles assure la relève de la place.
A son bord, une centaine d’hommes et des prêtres. Louis Payen originaire de Vitry-le-François, un aventurier, et un de ses amis souhaitant partir pour Bourbon, demandent à être reçus par le capitaine Kergadiou qui dîne chez le gouverneur de la place, un dénommé Champmargou. Louis Payen, se présente au capitaine et explique son projet. Profiter du futur départ du Saint-Charles pour rejoindre l’île Bourbon.
Ancienne carte de la Grande île
Quelques jours plus tard, le capitaine Kergadiou convoque les deux hommes. « Votre idée est excellente" leur dit-il. " Nous vous déposerons donc sur l’île Bourbon dans quelques semaines’’. « Votre initiative est encourageante, car vous êtes les premiers volontaires ».
Ils embarquèrent accompagnés de 10 esclaves malgaches, sept hommes et trois femmes. Les trois femmes sont sœurs : Anne, Marguerite et Marie. Les 9 hommes et 3 femmes s’installent à la sortie sud de l’actuelle agglomération de Saint Paul au lieu-dit ‘’Grotte des Premiers Français’’.
La cohabitation entre les 2 Hommes et les 10 serviteurs malgaches se complique rapidement. Les femmes (jeunes filles) - Marie avait 9 ans - devenant la convoitise des 2 cotés, s’enfuient avec les 7 malgaches, dans les montagnes.
Ce seront les premiers fuyards de l'île Bourbon que l'on ne peut pas qualifier de "marrons" car il n'étaient pas esclaves
Sources : Les grandes dates de l’histoire de la Réunion Gilles Gauvin
Louis Payen et son compagnon auraient échappé avant 1665 à une tentative d'assassinat par les malgaches. Des soldats envoyés à leurs trousses ne trouvèrent que des cultures et les détruisirent. C'est le capitaine Kerganiou, lors de son passage sur l'île en 1665, qui prit contact avec les fuyards : les malgaches revinrent sur la côte avec la promesse qu'ils ne seraient pas punis, ce qui fut respecté. Pour le reste, il semble que les cultures développées par Louis Payen et son compagnon étaient prospères : en 1664, il aurait troqué de la viande sur pied contre « de l'huile, de l'eau-de-vie, du vinaigre, des poix et des habits » avec les Anglais du Charles, un navire en relâche à Saint-Paul. Les deux hommes élevaient des animaux et débroussaillaient la terre.
Deux couples se formèrent parmi les "marrons" de Bourbon : Marie Caze avec Jean Mousse et Marguerite Caze avec Étienne Lambouquiti.
Le premier enfant de Marie Caze est né sur l'île en avril 1668 : Anne Mousse, première femme née à La Réunion surnommée
‘’la grand-mère des Réunionnais’’.
Retour en France métropolitaine
L'arrivée à Bourbon de trois navires français en juillet 1665 et le débarquement des colons d'Étienne Regnault, amène finalement Louis Payen à entreprendre un retour en France métropolitaine. Le 20 février, il s'embarque à bord de La Vierge-de-bon-Port à destination de la France.
En Manche, le navire est coulé par les Anglais. Ces derniers se saisissent de sa personne et de ses biens. Il est emprisonné, mais parvient tout de même à regagner Vitry-le-François où il devient ermite.
Le peuplement définitif de l'île
Les malgaches ont rejoint le groupe de Regnault et ont commencé avec eux le peuplement définitif de l’île, et c’est finalement cette date que l’histoire retiendra officiellement. Ces premiers habitants de l’île, et notamment les femmes malgaches, ont joué un rôle essentiel dans le peuplement de Bourbon et le métissage de la société réunionnaise.
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